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AUDREY  PERREAULT

 

Orthothérapie,

Kinésithérapie, Massothérapie

Réflexologie,

Maître TIANSHI

Ce n’est pas un secret pour personne, les maux de dos, particulièrement au niveau lombaire, sont monnaie courante dans notre société. On estime que 60-85 % des gens vivant dans les pays industrialisés auront, tôt ou tard, des douleurs lombaires.

Non seulement ces douleurs occasionnent des pertes en temps et en argent, mais elles affectent aussi grandement la qualité de vie de ceux qui les subissent et de leur entourage. Comme les lombalgies sont aussi méconnues et complexes qu’elles sont fréquentes, je vous propose dans ce texte six choses importantes à savoir à leur sujet.

 

1. Entorse lombaire, lumbago, tour de rein : du pareil au même

Les deux termes désignent littéralement une douleur plus ou moins définie dans le bas du dos. Le nom plus contemporain que vous risquez d’entendre est « douleur lombaire non spécifique », si la cause précise n’arrive pas à être définie.

Quant au tour de reins, sachez que ces derniers se situent plus haut que l’endroit où la majorité des gens les situent et que votre douleur lombaire n’est certainement pas due à une rotation de ceux-ci! Dieu merci, aucun spécialiste de la santé n’utilise cette expression erronée, mais je la mentionne quand même parce qu’elle est encore assez répandue dans le public en général.

2. Tout mal de dos n’est pas équivalent

Il est important de réaliser que toute douleur n’a pas les mêmes causes et par conséquent qu’elle n’aura pas nécessairement les mêmes solutions. En s’inspirant du document québécois CLIP[1], on peut séparer la lombalgie en trois classes :

  • Lombalgie simple: douleur lombaire sans composante neurologique, douleur qui varie à travers la journée et selon l’activité. La personne va bien en général et a un bon pronostic de guérison;

  • Lombalgie avec composante neurologique: douleur avec engourdissement ou irradiation se rendant plus bas que les genoux. Vitesse de guérison deux fois moins rapide que la lombalgie simple;

  • Lombalgie avec pathologie rachidienne grave suspectée (drapeaux rouges): douleur constante, progressive, douleur nocturne non soulagée, même couché sur le dos, douleur thoracique ou abdominale, etc. (Consultez le document du CLIP pour la liste complète) Cette situation requiert une investigation médicale.

 

3. Vos douleurs lombaires ne sont pas occasionnées par un « désalignement » des vertèbres[i]

On pourrait s’attendre à ce que l’alignement de la colonne soit un préalable à une bonne santé et à l’absence de douleur lombaire et que les études soient catégoriques à ce sujet. Or, à ce jour, rares sont les études qui arrivent à démontrer un lien probant entre la douleur et un désalignement de la colonne vertébrale ou du bassin, ou d’un disque déplacé. Ceci est également vrai pour les gens avec une jambe plus courte que l’autre[ii]. Ça ne veut pas dire que cela n’a aucun impact; simplement qu’à ce jour, le manque « d’alignement » devrait être considéré au mieux comme une variable secondaire pour expliquer votre douleur.

Vous n’êtes pas un jeu de Jenga et vous n’êtes pas non plus une voiture dont les pièces sont condamnées à s’user et se doivent d’être alignées pour que tout fonctionne. Votre corps est plus futé, plus robuste et surtout beaucoup plus résilient que vous ne le croyez. Il peut compenser sans que cela ne soit problématique en soi et contrairement à une voiture, il est capable de régénération.

À l’inverse, si on vous convainc que vous êtes brisé ou fragile, cela risque d’influencer négativement votre perception de la situation. D’ailleurs, il est de plus en plus admis que les spécialistes de la santé ont un rôle important à jouer dans l’éducation de la population afin de diminuer les effets nocebo indésirables[iii].

 

4. Dans la même lignée (!), une scoliose n’est pas garante de douleur ou inversement

Une scoliose est une déviation latérale (gauche-droite) de la colonne vertébrale. Beaucoup de thérapeutes de tout acabit vous diront qu’un mauvais alignement de la colonne sera synonyme de douleur ou causera des problèmes au niveau des organes internes. La littérature scientifique, à ce jour, n’a pourtant jamais observé cette tendance de façon évidente.  (Ayant moi-même une scoliose et une cyphose inversée)

Pour vérifier cette hypothèse, des chercheurs ont notamment fait une étude longitudinale, c’est-à-dire une étude où l’on prend une population au hasard et où on les « suit » pendant plusieurs années. Il s’avère que les gens ayant déjà une scoliose au début de l’étude n’ont pas vécu davantage d’épisodes de lombalgie que les sujets « alignés » au cours de la période couverte par les chercheurs, démontrant ainsi le faible lien prédictif entre les deux variables[iv].

Bref, scoliose ou pas, vous avez les mêmes chances d’avoir mal au dos[v]. On devra trouver le ou les coupables ailleurs …

 

5. La radiographie et l’IRM ne sont pas souvent très informatives[vi]

Plusieurs sont en attente d’une radiographie ou d’une imagerie par résonance magnétique (IRM) à la suite d’une première évaluation non concluante concernant leur mal de dos, en ayant espoir de pouvoir identifier le coupable. Encore une fois, bien qu’on aimerait que le « méchant du film » se pointe à l’écran, on se rend compte de plus en plus que ces techniques d’imagerie médicale sont souvent peu utiles pour donner davantage d’informations pour les cas de lombalgies simples[2]. Quant aux deux autres classes de lombalgies, une radiographie pourrait donner suffisamment d’informations pour exclure une pathologie vertébrale, rendant du même coup l’IRM moins pertinente[3].

Comme le suggère le CLIP :

« Une anamnèse et un examen physique qui ne révèlent pas de drapeaux rouges permettent de poser un diagnostic clinique fiable sans qu’il soit nécessaire de recourir à des techniques d’imagerie médicale. »

À ce sujet, j’aimerais préciser que les diagnostics constituent des actes réservés et que ce n’est pas au client/patient ni au massothérapeute de déterminer si l’imagerie médicale devrait être utilisée. Le message à retenir est simplement de ne pas s’attendre à un diagnostic miracle pour vous débarrasser de votre mal.

 

6. Le mal de dos a plusieurs causes et plusieurs facteurs pouvant l’amplifier ou le diminuer[4]

Coup de théâtre! Alors que vous espériez que vos radiographies ou IRM identifient un coupable, elles ne trouvent rien et voilà que vous apprenez qu’il peut y avoir plusieurs coupables (invisibles de surcroit) à la fois!

Voici une liste rapide des différentes variables pouvant contribuer à diminuer ou exacerber votre douleur[vii] :

  • Historique de douleur;

  • Ce que la douleur vous empêche de faire au quotidien ou dans vos passe-temps;

  • Peur, stress, anxiété et réponse face à ceux-ci;

  • Émotions, perception de soi;

  • Croyances et connaissances, expériences vécues;

  • Équilibre de vie, sommeil, relations interpersonnelles;

  • Confiance de pouvoir aller mieux;

  • Contrôle moteur;

À la lumière de cette liste, réalisez-vous tout le potentiel d’effet nocebo que peut avoir la croyance que votre dos se désaligne au gré du vent?

Ainsi, non seulement les causes peuvent être multiples, mais en plus elles ne sont pas mutuellement exclusives. Pire encore, elles sont aussi co-dépendantes. Chacun des éléments ci-dessus peut influencer les autres et réciproquement, amplifiant ou diminuant l’inconfort que vous vivez par rapport à votre douleur. En d’autres mots, la douleur n’est pas dans votre tête, mais votre perception sera influencée par cette dernière.

 

La massothérapie comme détective privée, sans prétention

Vous avez mal au dos présentement ou vous avez déjà eu une lombalgie? Que diriez-vous de vous offrir une séance de massothérapie la prochaine fois que vous aurez mal au dos? Le cas échéant, faites-le dans l’optique de vous détendre et non dans une optique de guérison. Offrez-vous une détente bien méritée, amenez votre album de musique préféré et partez dans votre monde pendant toute la durée du soin.

En quoi la massothérapie peut-elle vous aider ou vous renseigner davantage sur votre mal?

Sans qu’elle ne remplace un diagnostic, la massothérapie est une méthode d’investigation (de soi) à la fois élégante et plaisante. Oubliez les explications complexes, voici l’interprétation que j’en fais : suivant votre soin, si votre mal de dos se résorbe significativement dans les heures/jours qui suivent un soin en massothérapie, vous saurez dès lors que la détente est un des moyens à privilégier afin de vous aider à reprendre le contrôle sur votre douleur. Les lombalgies s’expliquent en noir ou blanc, mais en réalité elles pataugent dans au moins 50 teintes de gris.

Pour savoir comment l'Orthothérapie peut vous aider : Cliquez ici

- Source : Mon Réseau Plus

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